• L'été, la chaleur est souvent cauchemardesque. Aujourd'hui, il semble qu'elle veuille être infernale. Le ciel gris est bien cloué, cruxifié comme le Christ. Ces pieux de gratte-ciels lui ont percé les bras, les pieds et ses côtes ont été transpercées. Il ne bougera certainement pas. Il agonise, mais refuse de verser une seule larme. Les larmes pourraient bien nous être salvatrices pourtant. N'est-Il pas supposé être notre Sauveur. Pourquoi Jésus ne pleure-t-Il pas? Pleure, pleure, mais les hommes ne pleurent pas. La plupart des hommes n'ont pas cru au Christ, n'ont jamais vu le chemin de la vérité, peut-être est-ce encore ces mêmes hommes qui continuent à rire, qui éclabousse leurs semblables dans leurs grands bassins d'eau. Cette eau, avec son bleu de ciel clair, désalterait beaucoup de poussières, les sans-abris, soit, mais aussi les enfants du désert et plusieurs autres gens oubliés dans des asiles, dans des serres chauffantes, dans des tombes géantes, les vieillards. Combien ils ont chaud, ces vieillards que je vois marcher, courbés sous le poids des années, dans les rues, lentement, très lentement, aussi lentement que leur coeur peut le supporter. Ils ont chaud et même si auparavant ils étaient quelqu'un, maintenant, ils ne sont souvent plus qu'un poids pour la société, comme les sans-abris. Nous sommes tous des poussières d'hommes.


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  • Je suis un sans-abri. Je crois pouvoir dire que c'est par choix. Je ne sais seulement plus ou j'en suis. J'avais un bon emploi, une belle femme, une belle maison. J'ai tout abandonné du jour au lendemain. Il y avait quelque chose qui me manquait. Il me fallait comprendre quelque chose, mais je ne sais pas encore quoi. Certains font le chemin de la compostelle, moi je fais les rues des villes. Je suis encore peut-être plus misérable que les sans-abri qui sont dans la rue pour d'autres raisons que les miennes, certains n'ont pas le choix, la plupart en fait. Ce sont eux les misérables, moi je ne fais que purger une punitance que je me suis imposée, une punitance que je ne comprends pas encore. Je n'écris pas pour la pitié, j'écris pour ne pas passer dans l'oubli. Pour être sûr que je ne suis pas seulement de la poussière qui traîne dans les rues, mais bel et bien un être humain.

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